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11,398-399. CXLVI. — II Octobre i6j8. jçi

Steuin a demonftré auant luy les mefmes chofes", d'vne façon beaucoup plus facile & plus générale. Il eft vray que ie ne fçay pas, ny de l'vn ny de Vautre, s'ils ont eflé exa<5ls en leurs demonftrations ; car ie ne 5 fçaurois auoir la patience de lire tout du long de tels liures. En ce qu'il dit auoir mis, dans vn Corollaire, le mefme que moy dans mon Ecrit de Stati|que, aberrat toto Cœlo. Car il fait vne Conclufion de ce dont ie fais vn Principe, & il parle du Temps, ou de la Viteffe,

10 au lieu que ie parle de l'Efpace ; ce qui eft vne très- grande erreur, ainfi que i'ay expliqué en mes précé- dentes.

Pour le Sieur (Petit), de qui vous me mandez que ie vous écriue quelque chofe que vous luy puiffiez

i5 monftrer, afin qu'il ne fe fafche point, ie vous diray que ie n'ay nullement couftume de flatter mes enne- mis, & que, s'il fe fafche de mon filence, il fe fuft bien encore plus fafche de ma réponfe ; car ie ne l'aurois point épargné, & i'en aurois eu tres-ample matière.

20 Les raifons qu'il donne pour prouuer l'Exiftence de Dieu, font fi badines qu'il femble s'eftre voulu moc- quer de Dieu en les écriuant ; et bien qu'il y en ait vne qu'il a empruntée de moy, il luy a toutesfois ofté toute fa force en la mettant comme il l'a mife. Mais

2 5 vous luy pourrez dire, s'il vous plaift, que i'attens fes Objeélions contre ma Dioptrique, afin que, fi elles en valent la peine, ie puiffe répondre à l'vn & à l'autre

i3 (Petit)] N.

a. Voir plus haut, p. 247, note c.

b. Dans la Lettre CXLII, ci-avant p. 352-355.

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