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I, a37-338. CXLIII. — 12 Septembre 1638. 567

chofe que l'aéîion du Soleil, il n'a donc point de Lumière de fa nature; et que la Lumière ejl vn ejlre plus aéluel & plus abfolu que le mouuement ; et quV/ n'y a que Dieu feul qui agijfe par fon ejfence &c. *, c'eft former des difi- 5 cultez en paroles, où il n'y en a point du tout en efifet. Non plus que li ie difois qu'vne horloge à roues ne monftre les heures que par le mouuement de fon ai- guille, & que fa qualité de monftrer les heures n'eft point vn eftre plus aduel & plus abfolu que fon mou-

10 uement, & que ce mouuement eft en elle de fa nature & de fon effence, à caufe qu elle ceiTeroit d'eftre hor- loge fi elle ne Tauoit point, &c. le fçay bien que vous direz que la forme de cette horloge n'eft qu'artifi- cielle, au lieu que celle du Soleil eft naturelle & fub-

j5 ftantielle; mais ie répons que cette diftindion ne re- garde que la caufe de ces formes, &| non point du tout leur nature, ou du moins que cette forme fubftan- tielle du Soleil, en tant qu'elle diffère des qualitez qui fe trouuent en fa matière, eft derechef vn eftre philo-

20 fophique qui m'eft inconnu.

j . Il eft vray que les comparaifons dont on a cou- tume d'vfer dans l'Ecole, expliquant les chofes intel- leâuelles par les corporelles, les fubftances par les accidens, ou du moins vne qualité par vne autre d'vne

25 autre efpece, ninftruifent que fort peu; mais pource qu'en celles dont ie me fers, ie ne compare que des

I point] pas. — 3pIusabfolu] qu'il. — i i-r 2 horloge] horologe,

abfolu. — 6 vne horloge] un — 12 fi elle] s'il. — i3 cette hor-

horologe. — 9 plus abfolu] ab- loge] cet horologe, folu. — I o elle] luy . — 1 1 qu'elle]

a. Voir plus haut, p. 295,1. 14-16; p. 296, 1. 9-1 1, et 1. 14-15.

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