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��Correspondance.

��» avoit acquise de sa Méthode et de sa Philosophie, premièrement par la

» bouche de M. Reneri, qui l'avoit amplement informé des qualités he-

1 roiques de son esprit, et ensuite par la lecture des Essais qu'il avoit

» publiés Tannée précédente. Il luy marqua ensuite comment il s'étoit

» heureusement servi detette Méthode pour enseigner sa Philosophie à

» quelques Particuliers suivant ses principes; et il luy apprit que le grand

« succès de cette entreprise avoit porté les Magistrats de la ville et les

» Professeurs de l'Université à le choisir pour remplir la chaire de nou-

>i velle érection. Il le conjura de ne point abandonner son propre ou-

» vrage, et de ne point luy refuser les assistances nécessaires pour sou-

» tenir cette première réputation. Il luy protesta que de son côté il feroit

» tout ce qui dependroit de luy pour ne rien faire qui fût indigne de la

» qualité de son disciple qu'il preferoit à tous les autres avantages de sa

» vie : et qu'il suivroit les pas de M. Reneri le plus prés qu'il luy seroit

n possible. »

« Pour se mettre d'abord en possession des droits attachez à cette qua-

» lité, il prit la liberté de lui envoyer ses Essais de Médecine, <\m n'étoient

» autre chose que des Notes assez courtes sur Trincavel, et le pria de les

» examiner avec toute la sévérité d'un Maître. Il passa même, appuie sur

» l'expérience que M. Reneri lui avoit donnée de ses bontez, jusqu'à luy

» demander les objections qui luy avoient été faites depuis peu contre la

■) Circulation du sang, avec les Réponses qu'il y avoit données ' . Et pour

> lui faire voir jusqu'où pourroit aller la confiance avec laquelle il vouloit

■I lui abandonner son esprit comme son cœur, il lui dit nettement qu'il

' ne lui viendroit aucune difficulté qu'il ne lui proposât, et dont il n'es-

)> perât de luy les solutions, comme d'un homme à qui il prétendoit tout

» devoir, et qu'il regardoit comme extraordinairement suscité pour con-

» duire la raison des autres hommes et les tirer de leurs anciennes

��» erreurs. »■

��CXXXVII.

Descartes a [Reneri] [20 août i638.]

Résumé de A. Baillât, La Vie de M" Descartes, t. Il, p. 8.

Réponse de Descartes aux ouvertures que lui faisait Regius dans la lettre précédente. Descartes ne parait pas avoir répondu à Regius

a. Lettres C et CVII, t. I, p. 496 et 52 1 ; CXV et CXVII, p. 52 et 62 ci- avant.

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