I.aa6. CXXXV. 12 AOUT 1638. ZÇÇ
Soleil, de cet antécédent ie conclus que le Soleil eft premier que le mouuement ; car toute caufe efficiente eft première que fon aâion ou motion ; et enfin vous eftes contraint de l'acorder, mais feulement, dites- 5 vous, comme l'homme ejl premier que fa raifon. Sur quoy ie vous réplique que, fi vous prenez la raifon pour vne partie efïentielle de l'homme, & qui luy donne l'eftre d'homme, il eft certain que l'homme n eft pas premier que fa raifon ; mais fi vous prenez la raifon
10 pour l'aélion ou l'vfage que fait l'homme de fa rai- fon, l'homme eft premier que fa raifon ; et la raifon en ce fens ne fait pas l'homme raifonnable, mais le fupofe tel. Tout de mefme donc, pour ne pas chan- ger voftre comparaifon, fi lux n'eft autre chofe que
i5 l'adion du Soleil, ou le Soleil de fa nature n'a point de Lumière, ou fa Lumière n'eft pas formellement l'adion du Soleil.
Mais pour nous accorder, &c. Bien qu'il femble icy que vous leuiez vn peu le mafque, fi confefle-ie que
ao ie ne vous puis encore bien reconnoiftre. Car vous & moy demeurons d'acord qu'il y a de la Lumière dans le Soleil, & nous ne pouuons différer qu'en fa défini- tion, ou, à dire au vray, ce que c'eft que la Lumière en fon efience & en fa nature. Et neantmoins vous
2 5 dites : ie n'ay ny definy, ny mefme parlé en aucune façon de ce ie nefçay quoy que vous nomme:^ peut-ejlre du nom de Lumière, & que vous fupofe:^ dans le Soleil, outre fon mouuement ou fon aéîion. Mais ie vous répons que ie ne fupofe point dans le Soleil d'autre Lumière que
3o celle qui y eft ; & ie croy que vous en faites de mef- me. Tellement qu'il faut toufiours retomber fur le
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