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1, 34J-343. CXXIX. — ïj Juillet 16^8. 241

il peut eftre imaginé de telle grandeur ci' contenir telle quantité d'eau, que lorfqu'on l'en aura cfloigné de la hauteur d'vne toife, la ligne NM n'aura plus que iufte- ment vn demy pied de longeur. Mais cela eftant, fi on

5 l'en efloigne derechef de la hauteur d'vne toife, la ligne NM ne pourra pas saccourcir derechef d'vn demy pied : car par ce moyen elle deuiendroit nulle, puif- qu'elle n'a defia qu'vn demi pied, & elle diminuera feulement, par exemple, d'vn pouce. Puis derechef, le

10 vaiffeau eftant hauffé d'vne toife, cete ligne N M dimi- nuera de beaucoup moins que d'vn pouce, &c.

Or, pour mefurer de combien on fait haufler la maffe de l'eau pendant qu'on hauffe le vaifîeau, il faut feule- ment confiderer de combien on fait haulTer fon centre

i5 de grauité ; car c'eft toufîours le point ou fe rencontre le centre de grauité des cors pefans, qui détermine l'en- droit ou ils font, en tant que pefans. Et pource que la puiffance qui | éleue ce vaiffeau en la première toife, ne fait hauffer ce centre que de cinq pieds i_i demy, au

20 lieu que l'eleuanten la féconde toife, elle le fait hauf- fer de fix pieds moins vn pouce, il eft euident que cete puiffance doit eftre d'autant plus grande, pour leleuer en la féconde toife qu'en la première, que la diftance de fix pieds moins vn pouce eft plus grande que celle

25 de cinq pieds & demi. Et tout de mefme, en eleuant le vaiffeau en la troifiefme toife, on eleuera le centre de grauité de l'eau vn peu dauantage qu'en la féconde, & ainfy de fuite. De façon que cete eau peze de cela moins, eftant proche du centre de la terre, qu'en eftant

3o efloignée, ainfy qu'il falloit demonftrer.

i3 de l'eau] d'eau.

Correspondance. IL 3i

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