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2i6 Correspondance. i, J16-217.

transférer l'adion de la Lumière), & auec cela qu'elle eft tres-fluide & compofée de parties très-petites, i'ad- joutequelaviteffe dont elle fe meut < eft > en quelque façon proportionnée à celle des cieux, & par confe- quent beaucoup plus grande que celle des vens. Outre 5 que vous pouuezauoiraffez reconnu par mes Météores que, félon moy , c'eft principalement Tagitation de cette matière fubtile qui caufe & entretient l'agitation que i'ay attribuée aux parties, tant de l'air que de l'eau, & de toutes les autres liqueurs. Car il fuit de là très- 10 clairement que, tant s'en faut que les pores des cors liquides doiuent eftre moins droits & vnis que les autres, au contraire ces corps ne peuuent eftre entiè- rement liquides, fi leurs pores ne donnent libre paf- fage de tous coftez à la matière fubtile. Comme nous i5 voyons aufli par expérience que toutes, ou du moins prefque toutes les liqueurs qui font pures, font tranf- parentes, et mefme qu'il n'y a gueres de corps durs qui foient tranfparens, finon à caufe qu'ayant efté liquides auparauant, leurs parties retiennent encore 20 la fituation que la matière fubtile leur a donnée. Puis, pour ce qui eft des vens, outre que leur mouuement eft beaucoup plus lent que celuy par lequel la matière fubtile rend droits & vnis tous les pores des corps liquides, ils n'agitent quafi point chacune des parties 25 de l'air feparement de fes voifmes, ainfi | que fait la matière fubtile , mais feulement tout fon cors en- femble ; d'où vient que nous pouuons beaucoup mieux le fentir que celuy de cette matière, auquel neant- moins il ne peut preiudicier. Et pour ce que vous de- 3o mandez à la fin, y? la force dont vne étincelle de feu, ou

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