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i.ï. 3-214 CXXVII. — 13 Juillet i6j8. 21 j

iours rencontré de la difficulté, nous nous fommes dellors | perfuadez que cette difficulté procedoit de la matière, & par confequent efloit commune à tous les corps ; cela nous ayant elle plus ayfé à fupofer 5 qu'à prendre garde que ce n eftoit rien que la pefan- teur des corps que nous tafchions de remuer, qui nous empefchoit de les leuer, & leur dureté auec l'inéga- lité de leurs parties, qui nous empefchoit de les traif- ner, et ainfi qu'il ne fuit pas de là que le mefme doiue

10 arriuer touchant les corps qui n'ont ny dureté ny pefanteur. Or la plufpart des opinions, tant du peuple que de la mauuaife Philofophie, font nées de cette forte ; mais quelque aparence qu'elles ayent, & quoy que plufieurs y aplaudilTent, les perfonnes de bon

iS jugement ne doiuent iamais s'y arrefter. 4. Supofant le mouuement &c.

Resp. le ne voy en tout cet article finon que Lumen non ejî lux, ou bien que l'aélion, qui nous fait auoir le fentiment de la Lumière, n'eft pas cette qualité réelle

20 que vous apelez du nom de Lumière, & que vous fupofez eftre dans les corps lumineux autre que le mouuement qui caufe cette adion. Et ie l'acorde. ^. Mais quejî-ce que cette matière fubtile? &ic. Resp. le ne trouue rien icy qu'vn équiuoque du

25 mot tranfparent, qui s'attribue en vn fens à l'air, au verre & aux autres tels corps, en tant qu'ils ont des pores &c., & à la matière fubtile, en tant qu'elle eft dans ces pores. Car pource que vous dites que, vu le bel ordre qui eft en la nature, cette matière fubtile

3o doit auoir quelque fphere au deffus des autres corps, & ainli n'eftre point dans leurs pores, il m'eft ayfé de

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