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I. jo4-îob. CXXVII. — ij Juillet 1638. 201

crainte d'élire furpris, comme il femble que vous auez crû^, & que fi i'ay quelque habitude aux demonftra- tions des Mathématiques, comme vous me faites l'hon- neur de m'écrire, il eft plus probable qu elles doiuent 5 m'auoir apris à découurir la vérité, qu à la déguifer. Mais ce qui ma empefché de parler de la Lumière auffi ouuertement que du refte, c'eft que ie me fuis étudié à ne pas mettre, dans ces eflais, ce que i'auois défia mis en vn autre traitté, où i'ay tafché tres-parti-

10 culierement de l'expliquer, comme i'ay écrit en la page 42 du difcours de la Méthode. Il eft vray qu'on n'eft pas obligé de rien croire de ce que i'ay écrit en cet endroit là; mais comme, lors qu'on voit des fruits en vn pais, où ils n'ont point efté enuoyez d'ailleurs,

i5 on iuge plutoft qu'il y a des plantes qui les y pro- duifent, que non pas qu'ils y croiflent d'eux-mefmes, ie croy que les veritez particulières, que i'ay traitées en mes effais, (au moins fi ce font des veritez), donnent plus d'occafion de iuger que ie dois auoir quelque

20 connoiffance des caufes générales dont elles dé- pendent, que non pas que i'aye pu fans cela les décou- urir. Et. pour I ce qu'il n'y a que les caufes générales qui foient le fujet de cet autre traitté, ie ne penfe pas auoir rien auancé de fort incroyable, lors que i'ay

2 5 écrit que ie I'auois fait.

Quant au mépris qu'on vous a dit que ie faifois de l'Ecole , il ne peut auoir efté imaginé que par des per- fonnes qui ne connaifiTent, ny mes mœurs, ny mon humeur. Et bien que ie ne me fois gueres feruy en mes

a. Voir t. I, p. 540, 1. 17-18.

b. Voir t. I, p. 541, L6.

Correspondance. IL a6

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