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2O0 Correspondance. i, 103-204.

phainomenes de la nature, fans toutes-fois qu'on ait gueres pu y reûffir; puis fi on compare les fupofitions des autres auec les miennes, c'efl à dire toutes leurs qualité-^ réelles^ leurs formes fubjïantielles, leurs élemens & chofes femblables, dont le nombre eft prefque in- 5 finy, auec cela feul, que tous les cors font compofez de quelques parties, qui eft vne chofe qu'on voit à l'œil en plufieurs, & qu'on peut prouuer par vne infi- nité de raifons dans les autres (car pour ce que ie mets de plus, à fçauoir que les parties de tel ou tel cors 10 font de telle figure', plutoft que d'vne autre ^ il eft aifé de le démontrer à ceux qui auonent qu'ils font com- pofez de parties) ; et enfin fi on compare ce que i'ay déduit de mes fupofitions, touchant la vifion,|le fel,les vens, les nues, la neige, le tonnerre, l'arc-en-ciel, & i5 chofes femblables, auec ce que les autres ont tiré des leurs, touchant les mefmes matières, i'efpere que cela fufira pour perfuader à ceux qui ne font point trop préocupez, que les efiets que i'explique n'ont point d'autres caufes que celles dont ie les déduits; bien 20 que ie me referue à le demonftrer en vn autre endroit. Au refte, ie fuis marry de ce que vous n'auez choifi, pour former des objedions, que le fujet de la Lumière ; car ie me fuis expreffement abftenu d'en dire mon opinion; & pource que ie ne veux point icy contre- 25 uenir à la refolution que i'ay prife de ne mefler, parmy mes réponfes, aucune explication des matières dont ie n'ay pas eu deflein de traitter, ie ne pourray fi par- faitement vous fatisfaire que i'eufle défiré. Toutesfois ie vous prie de croire que ie n'ay point tafché de me 3o renfermer & barricader dans des termes obfcurs, de

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