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111,382-383. CXXI. — 28 Avril 16 jS. 119

quent encore que le petit frappe la flèche plus vifte & plus fort; de forte que la longueur de la conduitte de la corde de l'Arc femble imprimer de nouuelles forces à la flèche, & que ce n'eft pas la plus grande

5 viteffe de la corde frappante qui la fait aller plus loin, mais la longueur du chemin que la corde accompagne la flèche. Que feroit-ce donc, fi la corde accompa- gnoit vne toife de long ladite flèche ? le croy neant- moins que cet accompagnement n'y apporte plus rien,

10 après vn certain efpace, comme il arriue que les Canons, après vne certaine longueur paflTèe, dimi- nuent pluftoft la longueur des portées qu'ils ne l'aug- mentent; mais il n'efl peut-eftre pas poflSible de déter- miner la longueur de cet accompagnement, & où finit

i5 fon vtilitè.

4. Finalement, nous fommes aufli en grande diffi- culté, pourquoy la balle d'Arquebuze n'a pas tant d'efiet, à quinze ou vingt pieds de la bouche du canon, qu'à cinquante, puis qu'il femble qu'elle va plus vifle

20 les vingts premiers pieds, qu'après; c'efl de mefme d'vne pierre qu'on iette, fi à la fortie de la main elle rencontroit voflre corps, elle ne vous blelTeroit pas tant qu'après dix ou douze pas^; donc ce n'efl pas la feule viteffe des miffiles qui fait la plus grande im-

2 5 preffion, ou bien ils ne vont pas fi vifle au commence- ment qu'après, ce qui efl contre voflre opinion auffi bien que contre la mienne. Et ie fçay qu'vn tour de chambre, fait tout doucement, vous fuffirapour nous dire ce qui efl de ces difficultez.

3o 1 5 . Extrait d'vne Lettre de Monfieur de Fermât * :

a. Voir tome I, page 259, 1. 19 et suiv. — Cf. p. 1 13, 1. 23.

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