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490 Correspondance III, 302-303

(c’est a dire celle qu’il a eu enuie de trouuer) eſt telle que, ſans induſtrie & par hazard, on peut aiſement tomber dans le chemin qu’il faut tenir pour la rencontrer, lequel n’eſt autre choſe qu’vne fauſſe poſition, fondée ſur la façon de demonſtrer qui reduit a 5 l’impoſſible, & qui eſt la moins eſtimée & la moins | ingenieuse de toutes celles dont on ſe ſert en Mathematique. Au lieu que la mienne eſt tirée d’vne connoiſſance de la nature des Equations, qui n’a iamais eſté, que ie ſçache, aſſés expliquée ailleurs que dans 10 le troiſieme Liure de ma Geométrie. De ſorte qu’elle n’euſt ſceu eſtre inuentée par vne perſonne qui aurroit ignoré le fonds de l’Algebre ; & elle ſuit la plus noble façon de demonſtrer qui puiſſe eſtre, a ſçauoir celle qu’on nomme a priori. Puis outre cela, ſa regle 15 pretendue n’eſt pas vniuerſelle comme il luy ſemble, & elle ne ſe peut eſtendre a aucune des queſtions qui ſont vn peu difficiles, mais ſeulement aux plus ayſées, ainſy qu’il pourra 20 eſprouuer, ſi apres l’auoir mieux digerée il taſche de s’en ſeruir pour trouuer les contingentes, par exemple, de la ligne courbe* B D N, que ie ſuppoſe eſtre telle, qu’en quelque 25 lieu de ſa circonference qu’on prenne le point B, ayant tiré la perpendiculaire B C, les deux cubes des deux lignes B C & C D ſoient enſemble eſgaux au parallelepipede des deux 30

23 contingentes] tangentes.