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i,5n. LXX. — Mars 1637. j^i

pas abducere mentem à fenjîbus, fuiuant ce que iay écrit en la page j8.

le vous ay vne infinité d’obligations de la peine que vous vous offrez de prendre pour l’impreffion de mes 5 écrits ; mais s’il y falloit faire quelque dépenfe , ie n’aurois garde de fouffrir que d’autres que moy la fiffent, & ne manquerois pas de vous enuoyer tout ce qu’il faudroit. Il efl vray que ie ne croy pas qu’il en fuit grand befoin; au moins y a-t-il eu des libraires

10 qui m’ont fait offrir vn prefent, pour leur mettre ce que ie ferois entre les mains, & cela dés auparauant mefme que ie fortifie de Paris, ny que i’euffe com- mencé à rien écrire. De forte que ie iuge qu’il y en pourra encore auoir d’affez foux pour les imprimer à

i5 leurs dépens, & qu’il fe trouuera auffi des ledeurs afTez faciles pour en acheter les exemplaires, & les releuer de leur folie. Car, quoy que ie faffe, ie ne m’en cacheray point comme d’vn crime, mais feule- ment pour éuiter le bruit, & me retenir la mefme

20 liberté que i’ay euë iufques icy; de forte que ie ne craindray pas tant fi quelques-vns fçauent mon nom; mais maintenant ie fuis bien-aife qu’on n’en parle point du tout, afin que le monde n’attende rien, & que ce que ie feray, ne foit pas moindre que ce qu’on

25 auroit attendu.

le me mocque auec vous des imaginations de ce chymifte dont vous m’écriuez, & croy que femblables chymeres ne méritent pas d’occuper vn feul moment les penfées d’vn honnefte homme. le fuis, &c.

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