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n,47'- XLV bis. — Été i6j2. 250

détermine pas à eftre graue ou aigu iufqu a tel degré, par la feule longueur de la corde, mais principale- ment auffi par fa tenfion", qui fait quelle prefle plus ou moins ce cheualet, & en fuite que les tremblemens 5 de ce cheualet font plus ou moins frequens, auec lef- quels fe doiuent accorder ceux de la corde, & par confequent la hauteur ou la baffeffe du fon. D'où premièrement il eft aifé à entendre par les bifle- ctions b , (comme vous dites que ie vous ay autrefois

10 mandé touchant la trompette,) pourquoy ce mono- corde eftant touché à vuide fait ouïr toutes les confo- nances en mefme temps ; puis pourquoy, eftant tou- ché entre les diuifions 1 . 2. ) . 4., il ne fait ouïr aucun fon agréable, fi ce n'eft le mefme que celuy qu'il fait

i5 ouïr eftant touché fur ces diuifions, pour ce que lors les tremblemens de la corde ne peuuent s'accorder auec ceux du cheualet, fi ce n'eft qu'ils retiennent la mefme mefure que fur ces diuifions.

Pour l'expérience que vous dites auoir efté faite

20 d'vn moufquet, qui perce plus à cinquante ou cent pas qu'il ne fait à dix ou vingt pieds c , fi elle eft vraye, il faut dire qu'il perce moins à dix ou vingt pieds, à caufe que la baie allant trop vifte fe réfléchit fi promp- tement, qu'elle n'a pas aflez de loifir pour faire tant

a5 d'effet, ainfi qu'vn marteau frapant vne baie de plomb qui eft mife fur vne enclume ne l'applatira pas tant, que fi elle eft mife fur vn oreiller. Enfin fi le finalement des baies de canon ne s'entend pas au commencement

a. tention Clers.

b. Cf. p. 118, §4.

c. Cf. p. 11 3,1. a5.

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