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Ie ſuis marri que M. F(errier) ait fait croire que i’euſſe deſſein d’écrire quelque choſe, & vous m’obligerez de témoigner tout le contraire, & que ie n’apprens autre choſe qu’à eſcrimer. I’ay compaſſion auec vous de cét autheur qui ſe ſert de raiſons 5 aſtrologiques pour prouuer l’immobilité de la Terre* ; mais i’aurois encore plus de compaſſion du ſiecle, ſi ie penſois que ceux qui ont voulu faire vn article de foy de cette opinion, n’euſſent point de plus fortes raiſons pour la ſoûtenir. 10

Pour ce que vous me demandez touchant la refraction des fons, ie vous diray qu’il s’en faut beaucoup qu’elle fe puiffe remarquer en eux fi facilement qu’en la lumière, à caufe que le fonfe transfère quafi auffi facilement fuiuant des lignes courbes ou tortues que i5 des droites. Toutesfois pour en parler abfolument, il eft certain que les fons fouffrent refradion en paffant au trauers de deux cors difFerens, & qu’ils fe rompent adperpendiculum dans celuy par lequel ils paflent le plus aifément* ; mais ce n’eft pas toufiours le plus épais & 20 le plus folide par lequel ils paflent le plus aifément, ny auffi le moins épais, & i’aurois bien des chofes à dire, auant que ie pufle éclaircir cette diftinétion fuffifamment.

| Pour cet infiniment monocorde qui imite la trom— 25 pette*, ie voudrois en auoir vu l’expérience, pour en ofer dire mon opinion. Mais autant que ie puis conjecturer, tout le fecret qui y eft ne confifte qu’en ce que le cheualet eftant mobile & tremblant, ainfi que vous m’écriuez, le fon a quelque latitude, & ne fe 3o

a. P. 255. 1. 24.

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