| 1 . Vous demandez pourquoy le fon eft porté plus
aifement le long d'vne poutre qu'on frappe, qu'il n'eft
dans l'air feul*. Ce que ie répons arriuer à caufe de
la continuité de la poutre, qui eft plus grande que
celle des parties de l'air : car fi vous faites mouuoir le 3
bout de la poutre A, il eft euident que vous faites
mouuoir au mefme inf-
tant l'autre bout B ;
mais fi vous poufiez l'air
en l'endroit C, il faut 10
c - y -r , c Qu'il s'auance au moins
' ^ h&À V^"-^'"^ lulques à D, auant que
de faire mouuoir E, à
caufe que fes parties obeïffent, ainfi que celles d'vne
éponge. Or il employé du temps en paffant depuis C i5
iufques à D, & perd cependant vne partie de fa force ;
d'où vient que le fon, qui n'eft autre chofe que le mou-
uement de l'air, fera entendu plus vifte & plus fort au
point B qu'au point E. D'où il eft facile de refoudre
aufli voftre quatriefme queftion, où vous demandez 20
pourquoy le fon s'entend beaucoup plus vifte que l'air
ne fe peut mouuoir. Car vous voyez que pouffant la
partie de l'air qui eftoit au poind C, elle n'a pas dû
pafler iufques à E, pour y faire entendre le fon, mais
feulement iufques à D, & ainfi que, pendant le temps =5
que l'air a pu fe mouuoir depuis C iufques à D, le fon
a palTé depuis C iufques à E, qui en fera, fi vous vou-
lez, mille fois plus éloigné.
2. Si on fuppofe qu'vn poids poli, eftant traîné fur vn plan poli horizontal, ne le touche qu'en vn feul 3o
1:1] Premièrement. — i4fes] ces. — 29 : 2] Secondement.
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