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en Italie. Ie ne ſuis pas ſi vain que ie pretende deuoir eſtre compagnon de vos trauaux, mais i’en ſeray pour le moins le ſpecateur, & m’enrichiray aſſez du reſte de la proye & des ſuperſluitez de voſtre abondance. 5 Ne penſez pas que ie face cette propoſition au hazard, ie parle fort ſerieuſement, & pour peu que vous demeuriez au lieu où vous eſtes, ie ſuis Hollandois auſſi bien que vous, & Meſſieurs des Eſtats n’auront point vn meilleur citoyen que moy, ni qui ait plus de 10 paſſion pour la liberté. Quoy que i’aime extremement le ciel d’Italie, & la terre qui porte les orangers, voſtre vertu ſeroit capable de m’attirer ſur les bords de la mer Glaciale, & iuſqu’au fond du ſeptentrion. Il y a trois ans que mon imagination vous cherche, & 15 que ie meurs d’enuie de me reünir à vous, afin de ne m’en ſeparer iamais, & de vous teſmoigner par vne ſuiettion continuë, que ie ſuis paſſionnement,

Monſieur,
Voſtre, etc.

A Paris, le 25 Auril 1631.

Page 200, l. 9. — Balzac parlait sans doute ici de Jean Silhon, son ami et celui de Descartes (p. 132, l. 10). Tout ce qui suit lui convient parfaitement. Mais comme il vécut jusqu’en 1667, on n’aura pas encore mis son nom en 1665, à cause de l’épithète peu flatteuse que Balzac y joint.

Page 200, l. 19. — Dans le Chicaneur convaincu de faux. Dissertation V, adressée aussi à M. Des-Cartes, Balzac proteste, quant à lui, contre le Sage des Stoïques, « ce fantosme de Sage », et encore dans la Dissertation VI, toujours à Descartes : « Depuis la mort de Juste-Lipse et de M. le Garde des Sceaux du Vair, il nous est permis de parler librement de Zenon et de Chrysippe, et de dire que les opinions de ces Ennemis du Sens commun estoient quelquevois plus estranges que les plus estranges fables de la Poésie… » (Œuvres de Balzac, II, 315 et 317).