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des Fundamenta Physices (1646). Certes Clerselier ne pouvait faire mieux en cette circonstance.

Restent quelques lettres à Mersenne, LXXIII et LXXIV, CXI et CXII, ou à des jésuites, CXIII-CXVI, et huit lettres sans nom ni date, CIII-CX, sauf CVI à M. de Zuylichem. Sans doute, si Clerselier l’avait demandé à celui-ci (Constantin Huygens, le père), ou encore à M. de Pollot, avec qui d’ailleurs il était en correspondance, il aurait obtenu pour quelques-unes le nom du destinataire ainsi que la date : la lettre CVII, par exemple (lettre de consolation « sur la mort d’un frère »), est adressée à Alphonse de Pollot, dont le frère Jean-Baptiste était mort à La Haye, le 14 janvier 1641, etc. Si donc, grâce à Clerselier, les lettres de Descartes ont été sauvées d’une destruction entière, il n’a cependant pas rempli tout son devoir d’éditeur ; ou plutôt il l’entendait à la façon du xviie siècle, uniquement préoccupé des sujets traités dans cette correspondance, et indifférent aux questions accessoires de temps, de personnes ou de lieux.

Volume II.

Le second volume parut en 1659 avec ce titre : Lettres de Mr Descartes où sont expliquées plusieurs belles difficultez touchant ses autres Ouurages. Tome second : Paris, Charles Angot, ruë Saint-Iacques, à la ville de Leyden (achevé d’imprimer le 28 may 1659). Il fut réimprimé, sans aucun changement, en 1666 (achevé d’imprimer le 2 janvier). Une particularité remarquable de ce second volume, c’est qu’on n’y trouve plus de latin : toutes les lettres latines, au nombre de 22, y sont traduites en français. Les lecteurs s’étaient plaints de celles du premier volume ; Clerselier fit donc traduire les autres par son jeune fils, en manière d’exercice ; lui-même raconte le fait, en partie dans la Préface de ce second volume (1659) et tout au long dans celle du Traité de l’Homme (1664). Seulement il ne donna de ces lettres que la version française,