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loqui, tanquam ex te didiciſſem. Nolui tamen hoc ipſum ſtatim ad te ſcribere, ne viderer ex ſola alterius relatione de amici fide nimis dubitaſſe. Nunc cum per alia multa mihi confirmation ſit, te inanem iactationem amicitiæ & veritati præferre, paucis monebo, ſi dicas te aliquid alium 5 docuiſſe, quamuis verum diceres, tamen eſſe odioſum ; cum vero falſum eſt, multo eſſe odiofius ; ſi denique hoc ipſum ab illo didiceris, eſſe | odioſiſſimum, &c. Ce qu’il ne peut dire venir de vous, car ie mets ſuperiori anno, que vous n’eſtiez pas encore venu icy, & mihi dictum 10 erat, & non pas ſcriptum, pource que i’adjouſte cela m’auoir eſté confirmé par le témoignage de pluſieurs, &c. afin qu’il ne vous le puiſſe attribuer. Ie mets en ma lettre ſuiuante[1] : Scire debes me non ex illo, nec ex vllo alio, ſed ex tuis ipſis ad me literis, quæ in te 15 reprehendo, cognouiſſe ; comme en effet, dans les deux lettres qu’il m’a écrites, ie croy qu’il y a aſſez de preuues de ſa vanité, pour le faire déeclarer tel que ie dis, deuant des juges équitables. Oe n’ay pas ſceu depuis de ſes nouuelles, & ne penſe pas luy écrire iamais plus. 20

I’ay pitié de la diſgrace de M. (Ferrier) encore qu’il la merite. Pour la lettre où ie vous parlois de luy, ie ne fuis pas marry que vous l’ayez fait voir à M. (Mydorge), puis que vous l’auez iugé à propos ; mais i’euſſe eſté bien aiſe que vous ne luy euſſiez point miſe tout à 25 fait entre les mains, tant à cauſe que mes lettres ſont ordinairement écrittes auec trop peu de ſoin, pour mériter d’eſtre veuës par d’autres que ceux à qui elles ſont addreſſées, comme auſſi pour ce que ie crains 30 qu’il n’ait iugé de là que ie veux faire imprimer la

  1. Plus haut, p. 157. l. 5-7.