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pourrés voir dans les elemans d’Euclide commantés par Clauius[1]. Car encore qu’on puiſſe trouuer vne infinité de points par ou paſſe l’helice & la quadratice, toutefois on ne peut trouuer Geometriquemant 5 aucun des poins qui ſont neceſſaires pour les effaits deſirés tant de l’vne que de l’autre ; et on ne les peut tracer toutes entieres que par la rencontre de deus mouucmans qui ne dépendent point l’vn de l’autre, ou bien l’helice par le moyen d’vn filet, car tournant 10 vn filet de biais autour du cylindre, il decrit iuſtemant cete ligne la ; mais on peut auec le meſme filet quarrer le cercle, ſi bien que cela ne nous donne rien de nouueau en Geométrie. Ie ne laiſſe pas d’eſtimer bien fort l’inuention de Mr Gaudey, & ne croy 15 pas qu’il s’en puiſſe trouuer de meilleure pour le meſme effait.

Pour ce que vous me demandés ſur quel fondemant i’ay pris le calcul du tans que le poids employe a deſcendre eſtant attaché a vne chorde de 2, 4, 8 & 20 16 pieds[2], encore que ie le doiue mettre en ma Phyſique, ie ne veus pas vous faire attendre iusques la & ie tafcheray de l’expliquer. Premierement ie ſuppoſe que le mouuemant qui eſt vne fois imprimé en quelque cors y demeure perpetuellemant, s’il n’en eſt oſté par 25 quelque autre cauſe, c’eſt a dire que quod in vacuo

  1. Christophori Clavii Bambergensis e Soc. I. Operum Mathematicorum tomus primus, complectens commentaria in Euclidis Elementa geometrica, etc., Moguntiaæ, sumptibus Antonii Hierat, excudebat Reinhardus Elz, anno MDCXI. — Il y a eu des éditions antérieures : Rome, Accolti 1574, Rome, Grassi 1589, Cologne, Ciottus 1591, Rome, Zanetti 1603, Cologne 1607, etc.
  2. Voir plus haut, lettre X, p. 27, l. 22.