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voudrois me ſeruir, que ie ſoûmets à voſtre cenſure. Ie dis donc en premier lieu, que la maniere de ſe ſeruir de la ſeconde machine, pour donner la ligne qu’on deſire aux lames N M, eſt | tres-excellemment inuentée, 5 pourueu qu’on trouue moyen de rectifier ce qui deperit de la matiere par la friction du mouuement, ſoit qu’on s’en ſerue pour tailler les lames, ou pour tailler la roüe Q, que ie voudrois faire de laton ou de fer, afin qu’elle puſt conſeruer plus long-temps la figure que la 10 lame N M luy auroit donnée ; et quand ſa figure ſeroit gaſtée, on la pourroit reparer auec la meſme lame ou vne autre ſemblable. Mais cette roüe Q, de laton ou de fer, doit eſtre poſée & auoir ſon mouuement au deſſus du verre, lequel doit auoir le ſien par deſſous ; et ie 15 le donneray auſſi facilement de cette ſorte, que s’il eſtoit de coſté, par vne façon que i’ay penſé ſe pouuoir executer, & faire que la roue & le verre tourneront diuerſement & également à la fois par le mouuement du pied, ſans qu’il ſoit 20 beſoin d’aucune roüe dentelée, ny de g pignon, qui font vn mouuement tremblant, à cauſe des dents de la roüe qui s’engrennent dans celles du pignon. Or il eſt neceſſaire que le verre ſoit 25 ainſi poſé, afin que les matieres qu’on met entre deux pour l’vſer, & que l’on arrouſe d’eau ou d’huile, ne ſoient pas ſi-toſt emportées par le mouuement de la roüe, & ſe conſeruent plus longuement dans le creux du verre, que s’il eſtoit poſé de coſté contre la roüe Q.

30 De plus, ie preparerois les verres par quelqu’autre voye commune pour leur donner à peu prés la ligne