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LE DÉPART.

le monde depuis l’aventure du bal, mais, plus que toute chose, son éloignement total de la famille Denneterre, le persuadait que sa sœur se débattait avec elle-même, et que l’orgueil seul étouffait sa voix pour l’empêcher de dire : J’ai eu tort ! Il cédait à ce qu’elle appelait l’impérieux devoir d’échapper à des suppositions offensantes, à des calomnies amères ! On va peut-être jusqu’à croire que je l’aime, cet imprudent ! avait-elle hasardé un jour, non sans rougir, en jetant furtivement les yeux sur son frère. Il était demeuré muet, et Georgina s’était remise à souffrir.

— Plutôt périr ! alors avait-elle dit en elle-même, que d’en reparler jamais.

Sa tante n’avait plus le courage de lutter contre ce qu’elle jugeait être une maladie incurable, une aversion passée dans le