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LE RETOUR.

porte de la rue les fit tressaillir toutes trois ensemble.

— Ah ! mon frère ! est-ce toi ? demande-t-elle du haut de l’escalier, où elle s’est élancée avec Nérestine.

— C’est monsieur, dit Sophie hors d’haleine, heureuse de calmer la première l’effroi visible de sa maîtresse.

— Oui ! c’est toi ! s’écrie-t-elle en se réfugiant dans les bras de son frère avec la dernière tendresse, mais non sans parcourir avec terreur l’escalier, où elle ne voit monter après lui que le vieux commandant. À l’air accablé dont elle se penche sur son épaule, il est évident qu’elle attend encore quelqu’un… qui ne paraîtra point, car la porte est retombée lourdement sur elle-même, et Ernest n’a pas l’air de s’apercevoir qu’il leur manque personne !