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LA MIGRAINE.

bres qui la frappaient, elle, d’une pure et favorable lumière.

Sa tante, qui ne demandait pas mieux, l’écoutait avec une crédule indulgence, et se sentait, par sa bonté même, prête à partager l’indignation de sa Georgina. Ses mains se joignirent dans le sentiment d’une triste surprise, quand elle apprit tout ce dont Camille s’était rendu coupable. Son opinion hardie sur le grand divorce qui répandait dans l’air un goût d’orage, fit même frissonner madame Nilys, qui trembla sur les principes du jeune fanatique. « Ils sont tous ensorcelés, » dit-elle d’une voix douce qu’elle s’efforçait de grossir, pour rendre courage à sa nièce chérie, qui jamais n’avait mis dans ses paroles une douceur si pénétrante. Chaque trait contre le pauvre absent s’échappait sous une ca-