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Eh ! que veux-tu : l’amour n’en sait pas davantage ;
Ce maître conduit tout sans faire un grand tapage.
Il va ! Tant que mes pieds pouvaient porter mes jours,
J’allais chercher partout, pour t’en combler toujours,
Les fruits qui font bondir ta jeune fantaisie,
C’est notre étude à nous, c’est notre poésie.
Et je versais aussi quelques graves leçons
À ton doux cœur bercé par mes douces chansons.
N’était-ce pas assez pour nourrir ton jeune âge ?
Car tu n’as pas huit ans, chère âme ! Et c’est dommage,
Oui, je le dis, dommage, et frayeur, et danger,
D’ouvrir tant de secrets à ton âge léger.


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