Page:Desbordes-Valmore - Poésies inédites, 1860.djvu/90

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 80 —


L’INNOCENCE.


Beau fantôme de l’innocence,
Vêtu de fleurs,
Toi qui gardes sous ta puissance
Une âme en pleurs !

Ô toi qui devanças nos hontes
Et nos revers,
Es-tu si grand que tu surmontes
Tout l’univers !

Le reste comme la poussière
S’est envolé ;
Devant le feu de ma paupière
Tout s’est voilé ;

Tout s’est enfui, flamme et fumée,
Tout est au vent,
Toi seul sur mon âme enfermée
Planes souvent.