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Il a donné ! Ce pauvre a fait l’aumône ;
Et l’autre pauvre a béni qui lui donne ;
Et le voyant, au son de cette voix,
A cru rentrer dans son libre autrefois.
Tout parcouru par cette voix bénie
Il jurerait que sa peine est finie.
Pour une larme, hélas ! pour un grain d’or,
Dieu permet donc qu’on le salue encor !

« La voix, dit-il, parle comme ma mère !
Elle a rompu pour moi la mort amère,
Et remué comme un petit enfant
Le vieux banni dans l’exil étouffant.
Merci ma mère ! » Et le banni se couche
Sous le nom pur qui rassainit sa bouche.

Ô vieille mère ! aumône de l’amour !
Voilà ton fils doux comme au premier jour !


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