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Sur les pieds du Seigneur je répandrais mon âme
Il n’a repoussé, lui, ni l’enfant, ni la femme ;
Et je lui montrerais n’ayant rameaux ni fleurs,
Du sombre Saint-Michel les stagnantes douleurs.

Si porteuse d’ailes
Je pouvais monter
Où les hirondelles
Volent s’abriter :

Des sinistres hauteurs de ce cloître rigide
Où la loi va suspendre un sursis homicide,
Épiant les cris sourds qui ne s’entendent pas,
J’en remplirais mon cœur pour les crier là-bas !

Si porteuse d’ailes
Je pouvais monter
Où les hirondelles
Volent s’abriter :

Des mères sans repos veuves de jeunes vies
À leurs chers désespoirs saintement asservies,
J’élèverais si haut les placets repoussés
Que j’obtiendrais l’oubli des orages passés.