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J’ai jeté là mes armes
Pour m’élancer vers vous !

Ma mère ! ma mère !
Qui priez là-bas,
Dans votre prière
Ne pleuriez-vous pas ?

Plus loin l’eau sans entrave
Appelait le nageur,
Et lassé d’être esclave
Je me fis voyageur.
Une senteur d’automne
Ouvrait mon souvenir.
Et le canon qui tonne
N’eût pu me retenir…

Ma mère ! ma mère !
Qui priez là-bas,
Dans votre prière
N’appeliez-vous pas ?

Les parfums du village
Troublent l’humble soldat ;
Moi, je n’eus de courage
Qu’aux périls du combat.