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Prends et puisque Dieu te l’envoie,
Folle ! ne pleure pas de joie,
Car je sais que les amoureux
N’aiment pas qu’on pleure pour eux.

Laly Galine.

Que veux-tu ? Je suis faite ainsi,
Et parfois l’homme pleure aussi.
Il n’est pas plus fier que moi-même,
Cousine, et c’est pourquoi je l’aime.
Une larme sauve : autrement
On mourrait de saisissement.

Marina.

Allons ! viens ! tu n’en finis pas !
Viens ! Tout le monde court là-bas
Au salut du canon qui roule.
Ton marin te croit dans la foule ;
C’est la lenteur qui fait mourir,
Moi, mes pieds brûlent de courir.

Laly Galine.

Marina, laisse-moi m’asseoir…
Je serai plus forte ce soir.
Il est là, j’ai le temps d’attendre ;