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LES DEUX MARINIÈRES.


Marina.

Vois-tu, si j’avais ta beauté,
Cousine, et sa fleur jeune et tendre,
Je me garderais bien d’attendre,
Seule dans ma fidélité.
Pour un marin qui trace l’onde
Au lieu de m’ennuyer au monde,
Ma foi !
J’aurais plus de plaisirs que toi !

Laly Galine.

Tu crois donc que j’ai de l’ennui,
Cousine, en ma chambre fermée ?
J’y travaille toute charmée :
Est-on seule en pensant à lui !
Tourner le dos à son image,
Mon Dieu, ce serait bien dommage !
Crois-moi !
Je suis bien moins seule que toi.