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L’ANGE ET LA COQUETTE.


Une église sans lumière
Sonne le salut du soir,
Et seule, avant la prière,
Une femme vient s’asseoir.
Brillante, peinte et pompeuse,
Que peut-elle avoir souffert ?
Rien. Cette femme est heureuse,
Mais elle a peur de l’enfer.

Dans l’ombre de la chapelle
Veille l’ange des pardons,
Et c’est le seul qu’elle appelle
Pour le séduire à ses dons :
— « N’apportez que vos alarmes, »
Dit-il, « tout cet or offert,
S’il n’est mouillé de vos larmes,
Ne sauve pas de l’enfer. »