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Pauvre enfant ! Qu’elle est gentille
Quand elle pleure après moi !
J’en fais ma petite fille ;
Je la baise comme toi,

Lorsque, me voyant méchante,
Tu chantais pour me calmer.
Je la calme aussi ; je chante
Pour la forcer de m’aimer.

Et puis, maman, je suis forte,
Bon papa te le dira.
Son grand fauteuil, à la porte,
Sais-tu qui le roulera ?

Moi ! c’est sur moi qu’il s’appuie
Quand son pied le fait souffrir ;
C’est moi qui le désennuie
Quand il dit : « Viens me guérir ! »

Ô maman, je te regarde
Pour apprendre mon devoir,
Et c’est doux d’y prendre garde
Puisque je n’ai qu’à te voir.