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UNE NUIT DE MON ÂME.


Par un rêve dont la flamme
Éclairait mes yeux fermés,
La nuit emporta mon âme
Où dorment nos morts aimés.
Sous ma fervente lumière
Le sol tressaille et se fend,
Et je ressaisis ma mère
Qui renaît pour son enfant !

« Tu viens donc ! » dit la chère ombre
Dont la voix m’ouvre le cœur ;
« Tu sais donc qu’en ce lieu sombre
Tout spectre attend le bonheur ?
Viens, ne crains pas leur silence
Ni leurs yeux ouverts sans voir,
Le sommeil qui les balance
N’a de vivant que l’espoir.

L’espoir, ô ma bien-aimée,
Sève qui remonte à Dieu,