Point de serment, point de vaine promesse :
Si jeune encore, on ne les connaît pas ;
Son âme pure aimait avec ivresse,
Et se livrait sans honte et sans combats.
Elle a perdu son idole chérie ;
Bonheur si doux a duré moins qu’un jour !
Elle n’est plus au printemps de sa vie :
Elle est encore à son premier amour.
L’EXILÉ
« Oui, je le sais, voilà des fleurs,
Des vallons, des ruisseaux, des prés et des feuillages ;
Mais une onde plus pure et de plus verts ombrages
Enchantent ma pensée, et me coûtent des pleurs.
« Oui, je le vois, ces frais zéphyrs
Caressent en jouant de naïves bergères ;
Mais d’un zéphyr plus doux les haleines légères
Attirent loin de moi mon âme et mes soupirs.
« Ah ! je le sens, c’est que mon cœur,
Las d’envier ces bois, ces fleurs, cette prairie,
Demande, en gémissant, des fleurs à ma patrie :
Ici rien n’est à moi, si ce n’est ma douleur. »
Triste exilé, voilà ton sort :
La plainte de l’écho m’a révélé ta peine.