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ÉLÉGIES

ÉLÉGIES.
J’essayais, d’une main faible et mal assurée,
Cet art consolateur d’une âme déchirée.
Je disputais son âme à ses vagues désirs,
Je ramenais le temps de nos plus doux loisirs,
Son sourire trompait ma crédule espérance,
Et j’anissais ainsi la ruse à l’innocence,
Dieu ! que je m’abusais à ce calme trompeur !
Pour la première fois son regard me fit pear ;
De ma gaîté timide il détruisit les charmes,
Et ma voix s’éteignit dans un torrent de larmes.
. Non ! dit-il, non, jamais tu n’as connu l’Amour !.
J’ai voulu me sauver….. il pleurait à son tour :
J’ai senti fuir mon âme effrayée et tremblante ;
Ma sœur, elle est encor sur sa bouche brûlante.


Sauvez-moi ! sauvez-moi ! De lointaines clameurs
Appellent au rivage une barque tardive.
De l’écho du rocher que la voix est plaintive !
Répondez-lui pour moi, je vous suivrai… je meurs.
Say