Page:Desbordes-Valmore - Poésies, 1820.pdf/188

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
(176)


UN BEAU JOUR.


Adieu Muse ! on me marie.
Pour enchaîner les Amours,
Une main tendre et chérie
M’offre de rians atours.

Adieu, lyre, dont les charmes
Se mélèrent à mes pleurs ;
L’Amour, qu’attristaient mes larmes,
T’ensevelit sous des fleurs.

Les fleurs que la Gloire donne
Ont de l’éclat sans odeur ;
Et trop souvent sa couronne
Couvre le front du Malheur.

Adieu, vague rêverie,
Songe de la Volupté !
Mon âme, plus attendrie,
S’ouvre à la réalité.

Vous, dont je n’ai su que faire,
Adieu, mes sombres printemps !
Déja l’horizon s’éclaire ;
L’Amour paraît ! — Quel beau temps !