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PAUVRES FLEURS.

Tu t’es dit : « Voici l’âme où j’attache mon sort.
Et que j’épouserai dans la vie ou la mort. »
Oh ! je veux le savoir. Oh ! l’as-tu dit ?… pardonne.
On est étrange, on veut échanger ce qu’on donne :
Ainsi, pour m’acquitter de ton regard à toi,
Je voudrais être un monde et te dire : prends-moi !
Née avant toi… Douleur ! tu le verrais peut-être,
Si je vivais trop tard. Ne le fais point paraître ;
Ne dis pas que l’amour sait compter ; trompe-moi :
Je m’en ressouviendrai pour mourir avant toi !