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PAUVRES FLEURS.

Ranime dans l’écho qui heurte sa fenêtre,
Ma suppliante voix qu’il reconnaît peut-être !
Sans que j’ose épier sous son rideau tremblant,
S’il n’éclaire que lui, le doux flambeau brûlant !
Je crois voir l’ombre double et m’envole éperdue.
Puis, lorsque dans ma fleur je suis redescendue,
Je n’ai ni paix ni trève et j’aspire toujours,
À qui versa tant d’ombre et de ciel sur mes jours !

Après les jours si beaux qui font les nuits si belles !
Quand l’airain ne bat plus dans le sein des chapelles,
Et qu’il passe à leur pied, j’éveille un son plaintif
Qui tombe et va prier à son cœur attentif :
Espoir ! car c’est alors qu’il m’a souvent nommée ;
Qu’il a dit : « Pauvre enfant ! je l’ai pourtant aimée ! »
Oh ! qu’avec ces mots-là prompts à tout réparer,
Je peux long-temps attendre et long-temps espérer !

Quand loin de lui mon corps dépérissait d’absence,
Quand les fleurs de mon front se séchaient en silence,