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L’ÂME EN PEINE.
Italie.


Je suis là toute seule, immobile, cachée,
Près de l’eau, dans ma fleur comme en un lit couchée ;
Et je ne peux m’étendre ! et je voudrais souvent
Me dilater un peu sur les ailes du vent.

Mais les ailes du vent vont aux cieux, et la terre
N’a pas rompu mon ban d’exil et de mystère ;
Alors, pour expier près de qui n’en sait rien,
Je me suis dérobée à mon ange gardien.