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PAUVRES FLEURS.


Tu nourris le jeune platane,
Sous ma fenêtre sans rideau,
Et de sa tête diaphane
À mes pleurs tu fais un bandeau :
Par toute la grande Italie,
Où je passe le front baissé,
De toi seul, lorsque tout m’oublie,
Notre abandon est embrassé !

Donne-nous le baiser sublime
Dardé du ciel dans tes rayons,
Phare entre l’abîme et l’abîme
Qui fait, qu’aveugles nous voyons !
À travers les monts et les nues
Où l’exil se traîne à genoux,
Dans nos épreuves inconnues,
Âme de feu, plane sur nous !

Oh ! lève-toi pur sur la France
Où m’attendent de chers absens ;
À mon fils, ma jeune espérance,
Rappelle mes yeux caressans !