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PAUVRES FLEURS.

LALY.

Lui ! sa voix pleure dans moi-même ;
Marina ! c’est pourquoi je l’aime ?
Une larme sauve ; autrement
On mourrait de saisissement.

MARINA.

Allons, viens, tu n’en finis pas ;
Viens ! tout le monde court là-bas.
Au salut du canon qui roule
Ton amant te croit dans la foule.
C’est la lenteur qui fait mourir ;
Moi, mes pieds brûlent de courir !

LALY.

Marina ! laisse-moi m’asseoir ;
Je serai plus forte ce soir.
Il est là ! j’ai le temps d’attendre ;
On n’est plus trop loin pour s’entendre :
Comme l’oiseau qui suit le vent,
Mon âme est allée en avant !