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PAUVRES FLEURS.
Jetez un double voile
Sur sa nuit, sur son jour !
Priez qu’une autre étoile
S’ouvre à sa pauvre amour !
D’anathème et d’outrage,
Sauvez ses derniers pleurs ;
Laissez après l’orage
Un deuil paisible aux fleurs !
Hier encor sur sa tête
L’oiseau de juin chantait ;
De soleil et de fête
Tout son ciel éclatait ;
Et sa raison ravie
S’éteint dans un remords :
Que sait-on de la vie,
Un jour avant la mort ?
Dédain, blessure amère !
Double mort à passer !
Quand on n’a plus sa mère
Prompte à vous embrasser !