Page:Desbordes-Valmore - Pauvres fleurs, 1839.pdf/289

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
275
PAUVRES FLEURS.



L’AGONIE DU MINEUR.


Comme aux inertes flancs de sa mère expirée,
Palpite un pauvre enfant qui demande le jour,
D’une terre en douleur lentement déchirée,
Toi qui viens de subir le lugubre séjour,
Lazare ! es-tu vivant, qui ne comptais plus l’heure,
Qu’à ton pouls ralenti dans ta sourde demeure,
Qu’aux larmes de tes yeux qui regardaient sans voir,
Le ciel, où gravissaient tes ferventes prières ;
Où ton âme montait demander de l’espoir
À Dieu, qui le laissa couler sous tes paupières.