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PAUVRES FLEURS.


L’un, dans les sillons de la plaine,
Suit son veuvage douloureux ;
L’autre, de toute son haleine,
De son jour, de son aile pleine,
Monte ! monte ! et se croit heureux !

Voyez : à deux pas de ma vie,
Sa vie est étrangère à moi,
Pauvre ombre qu’il a tant suivie,
Tant aimée et tant asservie !
Qui mis tant de foi dans sa foi !

Moi, sous l’austère mélodie,
Dont vous m’envoyez la rumeur,
Mon âme soupire agrandie ;
Mon corps se fond en maladie
Et mon souffle altéré se meurt.

Comme l’enfant qu’un rien ramène,
L’enfant, dont le cœur est à jour,