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PAUVRES FLEURS.

Un rêve las qui se recueille ;
Un lin desséché que l’on cueille
Et que l’on déchire souvent.

Sans savoir, d’indolence extrême,
Si l’on a marché sur mon cœur :
Brisé par une main qu’on aime,
Seigneur ! un cheveu de nous-même,
Est si vivant à la douleur !

Au chemin déjà solitaire,
Où deux êtres unis marchaient,
Les voilà séparés… mystère !
On a jeté bien de la terre
Entre deux cœurs qui se cherchaient !

Ils ne savent plus se comprendre ;
Qu’ils parlent haut, qu’ils parlent bas,
L’écho de leur voix n’est plus tendre ;
Seigneur ! on sait donc mieux s’entendre,
Alors qu’on ne se parle pas ?