Page:Desbordes-Valmore - Pauvres fleurs, 1839.pdf/269

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
255
PAUVRES FLEURS.

Et qu’elles laisseraient encore
Leurs épines dans vos douleurs.

Mais ce fruit couvé par votre âme,
Naîtra plus haut mûr et vermeil,
Fait d’une impérissable flamme,
Comme un rubis sous le soleil.

Le bonheur, c’est l’amour sans larmes ;
C’est la liberté sans effroi ;
Sans prisons, sans haine, sans armes,
Et les mondes roulans sans roi.

Bénissez donc vos pleurs dont l’intérêt s’amasse.
Dieu compte avec la terre ; où l’ombre règne, il passe !
Et l’éternité s’ouvre aux mots : pardon ! Amour !
« Montez ! » — Et l’indigent monte à Dieu jusqu’au jour !

Quand ce beau rêve a fui, quand la faim le réveille,
S’il tombe en soupirant du ciel où l’on sommeille,