Page:Desbordes-Valmore - Pauvres fleurs, 1839.pdf/265

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.



SOLITUDE.


Pour me plaindre ou m’aimer je ne cherche personne ;
J’ai planté l’arbre amer dont la sève empoisonne.
Je savais, je devais savoir quel fruit affreux,
Naît d’une ronce aride au piquant douloureux.

Je souffre, je me tais. Je regarde sans larmes,
Des yeux pour qui mes pleurs auraient de si doux charmes :
Dans le fond de mon cœur je renferme mon sort ;
Et mon étonnement et mes cris et ma mort.