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PAUVRES FLEURS.


Puisque la plaine après l’ombre ou l’orage,
Rit au soleil,
Séchons nos yeux et reprenons courage,
Le front vermeil.
Ta voix, c’est vrai ! se lève encor chérie,
Sur mon chemin ;
Mais ne dis plus, à toujours ! je t’en prie ;
Dis : à demain !

Nos jours lointains glissés purs et suaves,
Nos jours en fleurs ;
Nos jours blessés dans l’anneau des esclaves,
Pesans de pleurs ;
De ces tableaux dont la raison soupire,
Ôtons nos yeux,
Comme l’enfant qui s’oublie et respire,
La vue aux cieux !

Si c’est ainsi qu’une seconde vie,
Peut se rouvrir,
Pour s’écouler sous une autre asservie,
Sans trop souffrir,