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PAUVRES FLEURS.

Trop vite, ton jeune âge
A quitté mes genoux.
Viens ! que je berce encore
Tes rêves de printemps ;
Les flots en font éclore,
Qui nous calment long-temps ! »
Et mon âme étonnée,
Se réveille entraînée
Par les baisers de l’eau…
Mais, bon jour, ma mère ! Oh !
Que mon rêve était beau !

La flotte aux grandes ombres
En silence glissa ;
Avec ses ailes sombres,
Mon vaisseau s’effaça :
Sous sa lampe pieuse,
Sans cesser de courir,
La lune curieuse,
Me regardait mourir :
Je n’avais pas de plainte ;