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À MADAME A. TASTU.


Si vous ne dormez pas, jetez-moi vos paroles,
Ma sœur ! comme au banni les divines oboles ;
Chantez-moi de vos nuits les songes palpitans.
Et soulevez un peu le froid manteau du temps ;
C’est l’hiver, c’est l’absence et puis, toujours une âme,
Au souffle de l’orage éparpillant sa flamme ;
Étendez votre main entre elle et l’ouragan,
Vous ! dont la lampe est haute et calme sous l’autan ;
Vous ! dont l’âme relève une voix qui soupire,
Envoyez-moi votre âme afin que je respire ;